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Commune de moussodougou

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Historique du peuplement et organisation sociale

Historique du peuplement et organisation sociale

La commune rurale de Moussodougou est majoritairement composée de Turka, qui sont venus du Ghana actuel et s’installèrent dans la région de Banfora. Les principaux groupes ethniques sont les Goins, les Komono et les Turka. Les Turka, au 18è Siècle, gagnèrent les falaises de Banfora, se fixèrent dans la plaine de Lokono, sous la conduite de Télé Koné, puis enfin progressèrent vers Bérégadougou. Aujourd’hui, on les rencontre à Bérégadougou, Fabédougou et Moussodougou.

Moussodougou doit son nom aux envahisseurs de l’Almamy Samory TOURE qui lors de ses conquêtes a eu une opposition stratégique des hommes du village.

En effet, ayant appris l’évolution guerrière de Samory, les hommes valides se sont retirés de la ville pour tendre un piège dans un village nommé Bodadiougou. Les vieux et les enfants restés au village se sont déguisés en femme pour éviter d’être massacrés. A son arrivée, la troupe d’envahisseurs a été déçue de ne pas rencontrer de résistance et a dit en dioula que c’est un village uniquement de femmes. Par la suite, et dans sa progression elle a été surprise et cueillie à l’entrée du village de Bodadiougou où elle a subi une défaite sanglante.

Toujours dans son expansion coloniale une partie de la troupe de Samory s’est opposée à une résistance acharnée au niveau du village de TCHION, actuel village de Kolokolo nommé sous l’effet de la colère comme tel par la troupe d’envahisseurs, en leur disant en dioula « mogo kolo nu nu ».

Cependant, ce sont les Turka qui ont tenté d’envahir la partie nord de la présente commune qui était habitée par des Samogho et qui ont résisté en disant « on n’a pas peur des envahisseurs » en samo « Djon mougora » ce qui est devenu le village de DIAMON habitée par une forte communauté de Samogho qui cohabite avec des Turka.

En d’autre terme, la population Turka est la communauté guerrière qui a résisté à l’envahisseur pour demeurer dans son terroir.

La vie de la communauté se caractérise par des liens de solidarité interfamiliale et inter lignagère et la question matrimoniale est centrale dans le jeu des échanges interpersonnels et économiques.

Le mariage est beaucoup plus un contrat entre deux familles qu’une union de deux personnes. C’est pourquoi, il fait l’objet d’une très grande socialisation (nombreux rites et rituels, longues négociations etc.).

Pour tous les peuples de la province, le mariage est certainement une des plus grandes institutions. Il met en jeu tous les liens de solidarité aussi bien morale que matérielle. C’est à cette occasion que de manière ostentatoire, la famille du marié (en fait, son oncle) fait montrer de son aisance. La procédure de mariage est très coûteuse et longue : Elle commence à l’âge moyen de douze ans chez les Turka où le fiancé et sa famille sont tenus à des dépenses strictement prescrites.

Chez les Turka, la femme constitue un enjeu important : on a le sentiment que sans elle, il n’y aurait aucune motivation au travail de la part des cadets.

En effet, ces derniers doivent travailler dans le champ des parents de leur fiancée, jusqu’à la célébration du mariage.

La femme participe de son côté aussi à tous les travaux champêtres. Jeune fille, elle cultive dans le champ de son père ou de ses frères ; mariée, elle évolue sous le couvert de son mari et elle ne peut bénéficier directement d’une propriété que par l’intermédiaire de celui-ci. Toutefois, elle n’en est pas propriétaire et on peut la lui retirer à tout moment.

 

Même si la femme, dans la société, demeure sous plusieurs aspects soumise à l’autorité maritale, elle peut prendre des initiatives dans le domaine économique. Elle peut ainsi faire de l’artisanat et du commerce.

L’unité politique et administrative est le village, placé sous l’autorité d’un Chef de terre à la fonction politico-religieuse. A quelques nuances près, le Chef de terre assure partout les fonctions de prêtres de la communauté villageoise, de gérant du domaine foncier et de la paix dans le village.

Le Chef de terre n’exerce nullement d’autorité coercitive et n’est rangé dans aucune hiérarchie de domination. Les notions d’aristocratie sociopolitique, de noble et de caste sont généralement absentes dans ces sociétés.

Chez les Turka, c’est le neveu (aîné des enfants mâles de la sœur) qui hérite directement de son oncle. Dans ce cas (héritage direct), le neveu vient s’installer chez son oncle dont il prend tout (terre, troupeaux, argent etc.). Les enfants du défunt n’ayant droit qu’à ce que leur père leur a cédé de son vivant.

Jusqu’à nos jours, les Turka ont pu conserver certaines valeurs traditionnelles. L’actuel chef de village de Moussodougou est éminemment puissant et craint dans la localité.

Les nouvelles religions importées cohabitent avec en toile de fonds la pratique soutenue de l’animisme.

Le régime foncier de type traditionnel, tire ses fondements du droit coutumier. Il s’appuie sur les règles et normes selon lesquelles la terre appartient au chef de terre, chargé de trancher les litiges.

De nos jours, il existe une appropriation lignagère des terres. Pour obtenir une terre pour la culture, le demandeur peut s’adresser au propriétaire terrien sans contre partie financière, mais ce dernier doit en informer le Chef de terre.